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leurs gars ; des hommes mariés ont quitté leurs jeunes enfants, des soldats qui avaient fait sept ans de service ont repris le sac et le fusil. Je ne parle pas des riches qui ont quitté avec orgueil leurs affections et leur bien-être, des industriels, des savants et des artistes qui ont fait si bon marché de leurs précieuses vies, et qui se sont volontairement dévoués, des jeunes gens engagés dans des carrières honorables ou lucratives qui ont tout sacrifié pour servir la grande cause : je parle de ceux qu’on accuse, qu’on méconnaît et qu’on méprise, je parle des ignorants et des simples qui croyaient encore à l’empereur trahi, vieille légende des temps passés, et qui n’aimaient pas du tout la République, parce que rien ne va sans un maître. Je ne peux pas sans douleur entendre maudire ce pauvre d’esprit qui est allé se faire tuer, ou, ce qui est pis, mourir de froid, de faim et de misère dans la neige et la boue des campements. Si Jésus revenait au monde, il écrirait avec notre sang sur le sable de nos chemins :