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L’autre, c’est celle de la guerre. Ils ne s’y tromperont pas.

Aucun symptôme de bonapartisme ni de cléricalisme dans les esprits autour de nous. Je ne connais aucun des candidats qui représentent pour eux le vote pour la paix ; je vis cloîtrée, je ne vois même presque jamais les paysans de la nouvelle génération.

Ils ont beaucoup grandi en fierté et en bien-être, ces paysans de vingt à quarante ans ; ils ne demandent jamais rien. Quand on les rencontre, ils n’ôtent plus leur chapeau. S’ils vous connaissent, ils viennent à vous et vous tendent la main. Tous les étrangers qui s’arrêtent chez nous sont frappés de leur bonne tenue, de leur aménité et de l’aisance simple, amicale et polie de leur attitude. Vis-à-vis des personnes qu’ils estiment, ils sont, comme leurs pères, des modèles de savoir-vivre ; mais plus que leurs pères, qui en avaient déjà le sentiment, ils ont la notion et la volonté de l’égalité : c’est le droit de suffrage qui leur a fait monter cet échelon. Ceux qui les traitent