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prochaine série de grandes victoires pour arriver au consulat ?

À Paris, on est triste, mais résigné ; il n’y a pas eu le moindre trouble, bien qu’on l’ait beaucoup donné à entendre pour nous effrayer. Il y a un système à la fois réactionnaire et républicain pour nous brouiller avec Paris ; les meneurs des deux partis s’y acharnent.

Nous apprenons enfin que l’armée de Bourbaki a passé en Suisse au moment d’être cernée et détruite. L’ignorait-on à Bordeaux ? À coup sûr, M. de Bismarck ne l’a pas laissé ignorer à Paris.

Le pauvre général Bourbaki n’est pas mort, bien qu’il se soit mis réellement une balle dans la tête. Les uns disent qu’il est légèrement blessé, d’autres qu’il l’est mortellement. Quoi qu’il en soit, il a voulu mourir ; c’est le seul général qui ait manqué de philosophie devant la défaite. Tous les autres se portent bien. Tant mieux pour ceux qui se sont bien battus !