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1er février.


Aujourd’hui le ministre refait sa thèse. Il change de ton à l’égard de Paris. C’est une ville sublime, qui ne s’est défendue que pour lui donner le temps de sauver la France, et il nous assure qu’elle est sauvée, vu qu’il a formé « des armées jeunes encore, mais auxquelles il n’a manqué jusqu’à présent que la solidité qu’on n’acquiert qu’à la longue. »

Il absout Paris, mais il accuse le gouvernement de Paris, dont apparemment il ne relève plus.

On a signé à notre insu, sans nous avertir, sans nous consulter, un armistice dont nous n’avons connu que tardivement la coupable légèreté, qui livre aux troupes prussiennes des départements occupés par nos soldats, et qui nous impose l’obligation de rester trois semaines au repos pour réunir, dans les tristes circonstances où se trouve le pays, une assemblée nationale. Cependant