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œuvre : jusqu’ici elle est impuissante ; mais ils se rapprocheront du but. Ils sont les plus forts, et la France est ruinée, pillée, ravagée à la fois par l’ennemi implacable et les amis funestes.


8.


Tempête de neige qui nous force d’allumer à deux heures pour travailler. Toujours des combats partiels ; l’ennemi ne s’étend pas impunément. Les soldats que les blessures ou les maladies nous ramènent nous disent que le Prussien en personne n’est pas solide et ne leur cause aucune crainte. On court sur lui sans armes, il se laisse prendre armé. Ce qui démoralise nos pauvres hommes, c’est la pluie de projectiles venant de si loin qu’on ne peut ni l’éviter ni la prévoir. Notre artillerie, à nous, ne peut atteindre à grande distance et ne peut tenir de près. Il résulte de tout ce qu’on apprend que la guerre était impossible dès le début, que depuis tout s’est aggravé effroyablement, et qu’aujour-