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nère vite en camaraderie bruyante, et tout d’un coup la bohème y pénètre et l’envahit. La bohème n’a pas d’intérêt à voir s’organiser la défense ; elle n’a pas d’avenir, elle n’est point pillarde par nature, elle profite du moment, ne met rien dans ses poches, mais gaspille le temps et trouble la lucidité des hommes d’action.

Que l’ajournement indéfini du vote soit une faute volontaire ou inévitable, la théorie qui consiste à s’en passer ou à le mutiler règne en fait et subsiste en réalité. Sera-t-elle exposée catégoriquement quand nous aurons repris possession de nous-mêmes ? Professée dans des clubs qui souvent sont des coteries, elle n’a pas de valeur, il lui faut la grande lumière ; sera-t-elle posée dans des journaux, discutée dans des assemblées ? — Il faudra bien l’aborder d’une manière ou de l’autre, ou elle doit s’attendre à être persécutée comme une doctrine ésotérique, et si elle a des adeptes de valeur, ils se devront à eux-mêmes de ne pas la tenir secrète. Peut-être des journaux de Paris qu’il ne nous est pas