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Loire jusqu’à Nevers, traverser le centre pour se reformer à Poitiers, c’est-à-dire envahir une nouvelle zone entre le Midi et Paris. Nous devons avoir eu encore une grosse défaite entre Vierzon et Issoudun ; on n’en parle pas, mais il y a tant de fuyards et dans un tel état d’indiscipline qu’on suppose un nouveau malheur. Nous sommes sans journaux et sans dépêches ; le gouvernement est en voyage. Ce soir, un journal nous arrive de Bordeaux ; il ne nous parle plus de l’installation de ces messieurs.


15.


Nous aurions repris Vierzon ; mais qu’en sait-on ? De Blois, on ne sait rien. Le général Chanzy donne encore de l’espérance. Il paraît être résolu, bien armé et avoir de bonnes troupes. Bourbaki serait à Bourges, occupé à rallier les fuyards du corps d’armée du centre de la Loire : On dit qu’ils ont tellement ravagé la campagne qu’il ne reste plus un arbre autour de Bourges. C’était un riche pays maraîcher ; espaliers et lé-