J’aurais voulu tenir un journal des événements ; mais il faudrait savoir la vérité, et c’est souvent impossible. Les rares et courts journaux qui nous parviennent se font la guerre entre eux et se contredisent ouvertement
— Les mobiles sont des braves.
— Non, les mobiles faiblissent partout.
— Mais non, c’est la troupe régulière qui lâche pied.
— Non, vous dis-je, c’est elle qui tient !
Le plus clair, c’est qu’une armée sans armes, sans pain, sans chaussures, sans vêtements et sans abri, ne peut pas résister à une armée pourvue de tout et bien commandée.
On agite beaucoup la question suivante, et on nous rapporte fidèlement, de auditu, l’opinion de M. Gambetta.
— L’armée régulière est détruite, démoralisée, perdue ; elle ne nous sauvera pas. C’est