Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entre dans des détails révoltants. Les habitants, qui d’abord avaient refusé de recevoir nos pauvres enfants, auraient cette fois fermé leurs portes aux blessés. Le premier fait paraît certain, le second est à vérifier. Nos jeunes troupes civiles sont redoutées autant que l’ennemi : elles sont indisciplinées, mal commandées ou pas commandées du tout ; je crois qu’on leur demande l’impossible. Si toutes les administrations sont dans l’anarchie comme celle des intendances auxquelles nos levées et nos soldats ont affaire, ce n’est pas une guerre, c’est une débandade.


13, jeudi.


L’affaire Bourbaki reste mystérieuse. On dit que tout trahit, même Bazaine, ce grand espoir, ce rempart dont l’écroulement serait notre ruine. Trahir ! l’honneur français serait aux prises dans les faibles têtes avec l’honneur militaire ! Celui-ci serait la fidélité au maître qui commandait hier ; l’autre ne compterait pas ! Le drapeau représen-