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une fraîche ondée dont elle songea pourtant à préserver son frère, car elle envoya le domestique qui les accompagnait à pied chercher dans la voiture un vêtement pour lui. Je vis alors la tête de M. Butler se pencher à la portière. Jeune encore, M. Butler n’avait presque pas vieilli ; seulement, ses cheveux gris étaient devenus tout blancs, et rendaient plus vif encore l’éclat de sa figure rose et ronde, type de douceur et de sérénité.

Quant à Hope, il était loin de l’étiolement que m’avait fait pressentir M. Louandre, et qui eût pu le justifier de mes malheurs. Il était à peu près de la même taille que sa sœur, élégant et bien fait comme elle, d’une jolie figure distinguée, à l’expression plutôt polie que douce, car il y avait un éclair d’obstination et de fierté dans son œil bleu. Il était habillé à la mode anglaise, qui condamne aux petites vestes rondes et aux grands cols rabattus des garçons de dix-huit à vingt ans. Hope en avait quinze, et ce costume enfantin n’était pas encore ridicule chez lui, sa carnation étant très-délicate et ses extrémités d’une finesse remarquable. J’observai aussi les valets. C’étaient deux figures nouvelles. Cette circonstance acheva de me rassurer.

Le frère et la sœur marchèrent environ dix minutes devant moi, et prirent bientôt de l’avance sur la voi-