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et maladive de Hope à tout projet de ce genre. Elle parlait de moi avec une vive reconnaissance, une grande sympathie, une franchise qui paralysait la raillerie et confondait la malveillance. Elle avait mille fois raison et rien ne lui semblait plus facile que de dire ce qu’elle pensait, puisque la vérité était la chose la plus honnête et la plus droite qu’elle eût pu inventer.

Tout cela m’était rapporté par M. Louandre et par M. Rogers, le médecin anglais que la famille Butler avait mandé de Paris, et qui m’avait pris en amitié. Il m’écrivait de temps en temps ; mais il me rassurait sur les sentiments de ma fiancée sans me rassurer sur la santé de son frère, et M. Louandre me disait, au contraire, que la maladie de l’enfant était légère, tandis que la faiblesse de sa sœur pour lui était une chose grave.

Je ne savais donc plus que penser. Love ne m’écrivait plus. Deux semaines s’étaient écoulées sans que l’on pût couper les accès de fièvre de Hope, et sans qu’il eût été possible de rien tenter pour le faire revenir de sa fantaisie. M. Louandre résumait ainsi la situation ;

— Certes, elle vous aime, même beaucoup. Elle est charmante quand elle parle de vous ; mais elle dit trop tranquillement tout le bien qu’elle en pense. Votre