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maison paternelle, et nous portons aujourd’hui la peine de sa folie.

FRÈRE CÔME, d’un air cafard et méchant. Le cas était grave… très-grave !…

SETTIMIA.

De quel cas voulez-vous parler ?

FRÈRE CÔME.

Ah ! votre seigneurie doit savoir à quoi s’en tenir. Pour moi, je ne sais que ce qu’on m’en a dit. Je n’avais pas alors l’honneur de confesser votre seigneurie.

(Il ricane grossièrement.)

SETTIMIA.

Frère Côme, vous avez quelquefois une singulière manière de plaisanter ; je me vois forcée de vous le dire.

FRÈRE CÔME.

Moi, je ne vois pas en quoi la plaisanterie pourrait blesser votre seigneurie. Le prince Jules fut un grand pêcheur, et votre seigneurie était la plus belle femme de son temps… on voit bien encore que la renommée n’a rien exagéré à ce sujet ; et, quant à la vertu de votre seigneurie, elle était ce qu’elle a toujours été. Cela dut allumer dans l’âme vindicative du prince un grand ressentiment, et la conduite de votre beau-père dut détruire dans l’esprit du comte Octave, votre époux, tout respect filial. Quand de tels événements se passent dans les familles, et nous savons, hélas ! qu’ils ne s’y passent que trop souvent, il est difficile qu’elles n’en soient pas bouleversées.

SETTIMIA.

Frère Côme, puisque vous avez ouï parler de cette horrible histoire, sachez que je n’aurais pas eu besoin de l’aide de mon mari pour repousser des tentatives aussi détestables. C’était à moi de me défendre et de m’éloigner. C’est ce que je fis. Mais c’était à lui de pa-