Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée

MEZZANI, bas.

C’est entendu. D’une pierre deux coups… Le moment est bon. La ronde vient de passer. J’entame la querelle.

(Haut.)

Quel est donc le malappris qui se permet de bâiller de la sorte ?

ASTOLPHE.

Il n’y a de malappris ici que vous, mon maître.

(Il recommence à bâiller, en étendant les bras avec affectation.)

MEZZANI.

Seigneur mal peigné, prenez garde à vos manières.

ASTOLPHE, s’étendant comme pour dormir.

Tais-toi, bravache, j’ai sommeil.

PREMIER SPADASSIN, lui lançant son verre.

Astolphe, à ta santé !

ASTOLPHE.

À la bonne heure ; il me manquait d’avoir cassé quelque cruche en battu quelque chien aujourd’hui.

(Il s’élance au milieu d’eux en poussant sa table au-devant de lui avec rapidité. Il renverse la table des spadassins, leurs bouteilles et leurs flambeaux. Le combat s’engage.)

MEZZANI, tenant Astolphe à la gorge.

Eh ! vous autres, lourdauds, tombez donc sur l’enfant.

PREMIER SPADASSIN, courant sur Gabriel.

Il tremble.

(Marc se jette au-devant, il est renversé. Gabriel tue le spadassin d’un coup de pistolet à bout portant. Un autre s’élance vers lui. Marc se relève. Ils se battent. Gabriel est pâle et silencieux, mais il se bat avec sang-froid.)