Page:Sand - Jean Ziska, 1867.djvu/187

Cette page n’a pas encore été corrigée

PREMIER ÉTUDIANT.

Décidément le cabaret est mal composé ce soir. Partons.

(Ils paient l’hôte et sortent. Les spadassins suivent tous leurs mouvements. Gabriel est occupé à examiner Astolphe qui s’est jeté sur un banc d’un air farouche, les coudes appuyés sur la table, sans demander à boire et sans regarder personne.)
MARC, bas à Gabriel.

C’est un beau jeune homme ; mais quelle mauvaise tenue ! Voyez, sa fraise est déchirée et son pourpoint couvert de taches.

GABRIEL.

C’est la faute de son valet de chambre. Quel noble front ! Ah ! si j’avais ces traits mâles et ces larges mains !…

PREMIER SPADASSIN, regardant par la fenêtre.

Ils sont loin… Si ces deux benêts qui restent là sans vider leurs verres pouvaient partir aussi…

DEUXIÈME SPADASSIN.

Lui chercher querelle ici ? L’hôte est poltron.

TROISIÈME SPADASSIN.

Raison de plus.

DEUXIÈME SPADASSIN.

Il criera.

QUATRIÈME SPADASSIN.

On le fera taire.

(Minuit sonne.)
(Astolphe frappe du poing sur la table. Les sbires l’observent alternativement avec Gabriel, qui ne regarde qu’Astolphe.)
MARC, bas à Gabriel.

Il y a là des gens de mauvaise mine qui vous regardent beaucoup.