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sieur l’abbé. Ainsi rien n’a été épargné pour façonner son esprit, pour l’orner de toutes les connaissances qu’un prince doit posséder pour faire honneur à son nom et à sa condition ?

LE PRÉCEPTEUR.

Votre altesse est douée d’une profonde érudition. Elle pourra interroger elle-même mon noble élève, et voir que ses études ont été fortes et vraiment viriles.

LE PRINCE.

Le latin, le grec, j’espère ?

LE PRÉCEPTEUR.

Il possède le latin comme vous-même, j’ose le dire, monseigneur ; et le grec… comme…

(Il sourit avec aisance.)
LE PRINCE, riant de bonne grâce.

Comme vous, l’abbé ? À merveille, je vous en remercie, et vous accorde la supériorité sur ce point. Et

l’histoire, la philosophie, les lettres ?

LE PRÉCEPTEUR.

Je puis répondre oui avec assurance ; tout l’honneur en revient à la haute intelligence de l’élève. Ses progrès ont été rapides jusqu’au prodige.

LE PRINCE.

Il aime l’étude ? Il a des goûts sérieux ?

LE PRÉCEPTEUR.

Il aime l’étude, et il aime aussi les violents exercices, la chasse, les armes, la course. En lui l’adresse, la persévérance et le courage suppléent à la force physique. Il a des goûts sérieux, mais il a aussi les goûts de son âge : les beaux chevaux, les riches habits, les armes étincelantes.

LE PRINCE.

S’il en est ainsi, tout est au mieux, et vous avez parfaitement saisi mes intentions. Maintenant, encore un