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GABRIEL
PROLOGUE
Au château de Bramante.
Scène PREMIÈRE.
LE PRINCE, LE PRÉCEPTEUR, MARC.
(Le prince est en manteau de voyage, assis sur un
fauteuil. Le précepteur est debout devant lui. Marc
LE PRÉCEPTEUR.
Votre altesse est-elle toujours aussi fatiguée ?
LE PRINCE.
Non. Ce vieux vin est ami du vieux sang. Je me trouve vraiment mieux.
LE PRÉCEPTEUR.
C’est un long et pénible voyage que votre altesse vient de faire… et avec une rapidité…
LE PRINCE.
À quatre-vingts ans passés, c’est en effet fort pénible. Il fut un temps où cela ne m’eût guère embarrassé. Je traversais l’Italie d’un bout à l’autre pour la moindre affaire, pour une amourette, pour une fantaisie ; et maintenant il me faut des raisons d’une bien haute im-