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venus dans le produit des étangs. Les barrages établis, les eaux retenues et multipliées, détruisirent par la souche ce qui demeurait de ces chênes séculaires, et la contrée commença à devenir malsaine, le climat mortel. Les bras manquant à la culture et le bois aux forges, la ressource funeste des étangs fut mise à profit avec une imprévoyance toujours croissante. La Brenne devint alors une sorte de désert, dont les pâles et rares habitants se traînaient sur un soi ruiné, respiraient des miasmes fétides, et mouraient avant d’atteindre la moitié de la durée moyenne de la vie.

En 93, la Convention ordonna la suppression des étangs dans certaines localités. Cette sage mesure porta ses fruits. La moyenne des décès fut d’un tiers moindre pendant la période de 1793 à 1802, dans laquelle la mesure du dessèchement fut observée, que pendant la période de 1803 à 1812, où elle fut abandonnée, et les étangs remis en eaux.

La grande propriété qui, en Angleterre et en Irlande principalement, a chassé l’homme de ses domaines, l’a donc tué dans la Brenne. À l’heure qu’il est, elle voudrait repeupler le pays, chasser la fièvre, créer des ressources au paysan. Les hommes riches comprennent, soit par le cœur, soit par la raison, qu’il est d’un intérêt mal entendu de s’isoler de la population, et ils travaillent à réparer la faute des aïeux. Plusieurs, nous le croyons fermement, sont poussés a cette entreprise par des sentiments d’humanité et le cri d’une bonne conscience.

LE CHEVAL DE BRENNE.

On ne saurait trop approuver et encourager le propriétaire zélé à qui nous devons l’idée du Cercle hippique de Mézières. Amateur passionné des chevaux, il s’est péné-