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de vous, excepté de lui dire du mal de vous, ce qui m’eût été impossible, j’ai tout tenté pour vaincre l’obstacle, pour triompher de la passion que vous lui inspirez, et qui me causait une jalousie effrénée. Cette ambition avait réveillé mon amour, qui commençait à périr de fatigue et de souffrance ; je suis redevenue coquette, habile, tour à tour humble et emportée, boudeuse et soumise, ardente et dédaigneuse. Rien ne m’a réussi ; votre absence lui avait ôté, je crois, jusqu’au sentiment de la vie. Il n’était plus auprès de moi qu’une victime du dévouement qu’il s’était imposée, et je suis presque certaine que, sans la crainte de vous sembler coupable et d’être blâmé par vous, son courage ne se serait pas soutenu. Mais je suis sûre aussi que, pour conquérir votre estime, il eût fait le sacrifice de sa vie entière, et qu’en souffrant mille tortures, il ne se serait jamais détaché de moi.

« Eh bien, ne soyez pas effrayée de ma résolution, Alice ! je la prends enfin avec calme. Hier encore, Jacques, plus pâle qu’un spectre, plus beau qu’un saint, me jurait qu’il ne me quitterait jamais, qu’il ne me manquerait jamais de parole. En voyant tant d’abnégation et de vertu, j’ai été prise tout à coup d’un accès de courage et de désintéressement,