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vous connais, je vous aime, et je ne veux pas vous exposer à des chagrins pour moi ; j’aimerais mieux ne vous revoir jamais, Mais je vous reverrai, n’est-ce pas ? Oh ! permettez-moi de revenir en secret ! je vous le demanderais à genoux si nous étions seules.

— Je veux que vous reveniez, répondit Alice en l’aidant à se lever, et bientôt j’espère que ce ne sera plus en secret. Pendant quelques jours encore permettez-moi de causer seule, librement avec vous.

— Quand ordonnez-vous que je revienne ? dit Isidora, soumise comme un enfant.

— Si je croyais vous trouver seule chez vous…

— Vous me trouverez toujours seule.

— À certaines heures ? lesquelles ?

— À toutes les heures. Avec l’espérance de vous voir un instant, je fermerai ma porte toute la journée.

— Mais quels jours ?

— Tous les jours de ma vie s’il le faut, pour vous voir un seul jour.

— Mon Dieu ! que vous me touchez ! que vous me paraissez aimante !

— Oh ! je l’ai été, et je le deviendrai si vous voulez m’aimer un peu. Mais ne dites rien encore ;