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peu connu votre père à l’armée, et j’ai été mis au courant, le jour où je vous ai vue à Paris, de ce qui s’est passé depuis sa mort ; comment vous avez été élevée par votre grand’mère, et comment vous êtes retombée sous la domination de votre mère. J’ai demandé pourquoi vous ne pouviez pas vous entendre avec elle. On m’a appris, et je l’ai vu au bout de cinq minutes, qu’elle ne pouvait se défendre de dire du mal de sa belle-mère devant vous, que cela vous blessait mortellement, et qu’elle vous tourmentait d’autant plus que vous baissiez la tête en silence. Votre air malheureux m’a intéressé à vous. Je me suis dit que ma femme vous aimerait comme je vous aimais déjà, que vous seriez pour elle une société sûre et une amie agréable. Vous avez parlé en soupirant du bonheur de vivre à la campagne. Je me suis promis du plaisir à vous donner ce plaisir-là. J’ai parlé le soir tout franchement à votre mère, et comme elle me disait avec la même franchise qu’elle s’ennuyait de votre figure triste et désirait vous voir mariée, je lui ai dit qu’il n’y avait rien de plus facile que de marier une fille qui a une dot, mais qu’elle ne vivait pas de manière à vous mettre à même de choisir, car je voyais bien que vous êtes une personne à vouloir choisir, et vous avez raison. Alors je l’ai engagée à venir passer quelques semaines ici, où vous voyez que nous recevons beaucoup d’amis ou de camarades à moi, que je connais à