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— Pardon, cher monseigneur ! les avez-vous lus ?

— Qu’elle est bête ! Ah çà, pourquoi lis-tu les Pères de l’Église ? Il y a beaucoup de choses qu’une jeune personne peut lire ; mais je suis sûr que tu fais l’esprit fort, et que tu te mêles de juger. C’est un ridicule, à ton âge !

— Il est pour moi seul, puisque je ne fais part à personne de mes réflexions.

— Oui, mais ça viendra. Prends-y garde. Tu étais dans le bon chemin quand tu as quitté le couvent : à présent tu bats la breloque. Tu montes à cheval, tu chantes de l’italien, tu tires le pistolet, à ce qu’on m’a dit ! Il faut que je te confesse. Fais ton examen de conscience pour demain. Je parie que j’aurai à te laver la tête !

— Pardon, monseigneur, mais je ne me confesserai point à vous.

— Pourquoi donc ça ?

— Parce que nous ne nous entendrions pas. Vous me passeriez tout ce que je ne me passe point, et me gronderiez de ce que je considère comme innocent. Ou je ne suis plus catholique, ou je le suis autrement que vous.

— Qu’est-ce à dire, oison bridé ?

— Je m’entends, mais ce n’est pas vous qui résoudrez la question.

— Allons, allons, il faut que je te gronde…… Sache donc, malheureuse enfant… Mais voilà