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félicité, disait Leibnitz, consiste dans l’amour de Dieu, mais dans un amour éclairé, dont l’ardeur soit accompagnée de lumière. Cette espèce d’amour fait naître ce plaisir dans les bonnes actions qui, rapportant tout à Dieu comme au centre, transporte l’homme au divin. — Il faut que les perfections de l’entendement donnent l’accomplissement à celles de la volonté. Les pratiques de la vertu, aussi bien que celles du vice, peuvent être l’effet d’une simple habitude ; on peut y prendre goût, mais on ne saurait aimer Dieu sans en connaître les perfections. — Le croirait-on ? des chrétiens se sont imaginé de pouvoir être dévots sans aimer le prochain, et pieux sans comprendre Dieu ! Plusieurs siècles se sont écoulés sans que le public se soit bien aperçu de ce défaut, et il y a encore de grands restes du règne des ténèbres…… Les anciennes erreurs de ceux qui ont accusé la divinité, ou qui en ont fait un principe mauvais, ont été renouvelées de nos jours. On a eu recours à la puissance irrésistible de Dieu, quand il s’agissait plutôt de faire voir sa bonté suprême, et on a employé un pouvoir despotique, lorsqu’on devait concevoir une puissance réglée par la plus parfaite sagesse ? »

Quand je relisais cela, je me disais : « Allons, encore un peu de courage ! C’est si beau de voir cette tête sublime se vouer à l