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connaître et à voir en moi-même ce qui est coupable et ce qui ne l’est pas.

— Attendez, mon enfant, me dit-il. Je vois que ceci est une confession générale, comme on dit, et que nous aurons beaucoup à causer. Asseyez-vous. » Nous étions dans la sacristie, j’allai prendre une chaise et lui demandai s’il voulait m’interroger. « Non pas, me dit-il, je ne fais jamais de question : Voici la seule que je vous adresserai. Avez-vous donc l’habitude de chercher vos examens de conscience dans les formulaires ? — Oui, mais il y a bien des péchés que je ne sais pas avoir commis, car je n’y comprends rien. — C’est bien, je vous défends de jamais consulter aucun formulaire et de chercher les secrets de votre conscience ailleurs qu’en vous-même. À présent, causons. Racontez-moi simplement et tranquillement toute votre existence, telle que vous vous la rappelez, telle que vous la concevez et la jugez. N’arrangez rien, ne cherchez ni le bien ni le mal de vos actions et de vos pensées ; ne voyez en moi ni un juge ni un confesseur ; parlez-moi comme à une amie. Je vous dirai ensuite ce que je crois devoir encourager ou corriger en vous dans l’intérêt de votre salut, c’est-à-dire de votre bonheur en cette vie et en l’autre.

Ce plan me mit bien à l’aise. Je lui racontai ma vie avec effusion, moins longuement que je ne l’ai fait ici, mais avec assez de détails et de