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CHAPITRE QUATORZIÈME.

Tolle, lege. — La lampe du sanctuaire. — Invasion étrange du sentiment religieux. — Opinion d’Anna, de Fanelly et de Louise. — Retour et plaisanteries de Mary. — Confession générale. — L’abbé de Prémord. — Le jésuitisme et le mysticisme. — Communion et ravissement.


À peine eus-je mis le pied dans l’église, que j’oubliai ma vieille bossue. Elle trotta et disparut comme un rat dans je ne sais quelle fente de la boiserie. Mes regards ne la suivirent pas. L’aspect de l’église pendant la nuit m’avait saisie et charmée. Cette église, ou plutôt cette chapelle, n’avait rien de remarquable, qu’une propreté exquise. C’était un grand carré long, sans architecture, tout blanchi à neuf, et plus semblable, pour la simplicité, à un temple anglican qu’à une église catholique. Il y avait, comme je l’ai dit, quelques tableaux au fond du chœur ; l’autel, fort modeste, était orné de beaux flambeaux, de fleurs toujours fraîches et de jolies étoffes. La nef était divisée en trois parties : le chœur, où n’entraient que les prêtres et quelques personnes du dehors par permission spéciale, aux jours de fête[1], l’avant-

  1. Quelquefois les mêmes prêtres qui officiaient, tantôt dans notre chapelle, tantôt dans celle des Écossais,