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les documens les plus colorés et les plus utiles de l’époque révolutionnaire. L’histoire a déjà fait justice des erreurs de fait et des naïves exagérations de l’esprit de parti qui ne peuvent pas ne point s’y trouver : mais elle fera son profit des curieuses révélations d’un jugement droit et d’un esprit sincère qui signalent les causes de mort de la monarchie, tout en se dévouant avec héroïsme à cette monarchie expirante.

Louise avait le cœur et l’esprit de sa mère, le courage et un peu de l’intolérance politique des vieux chouans, beaucoup de la grandeur et de la poésie des paysans belliqueux au milieu desquels elle avait été élevée. J’avais déjà lu le livre de la marquise, qui était récemment publié. Je ne partageais pas ses opinions : mais je ne les combattais jamais, je sentais le respect que je devais à la religion de sa famille, et ses récits animés, ses peintures charmantes de mœurs et des aspects du Bocage m’intéressaient vivement. Quelques années plus tard, j’ai été une fois chez elle, et j’ai vu sa mère.

Comme cet intérieur m’a beaucoup frappée, je raconterai ici cette visite, que j’oublierais certainement si je la remettais à être rapportée en son lieu.

Je ne me rappelle plus où était située la maison. C’était un grand hôtel du faubourg Saint-Germain. J’arrivai modestement en fiacre, selon mes moyens et mes habitudes, et je fis arrêter