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l’obstacle en passant d’une rampe à l’autre, et en marchant sur la face extérieure des balustres vermoulus. Au-dessous il y avait un vide sombre dont nous ne pouvions apprécier la profondeur. Nous n’avions qu’une petite bougie roulée (un rat), qui n’éclairait que les premières marches de l’escalier mystérieux. C’était un jeu à nous casser le cou. Isabelle y passa la première avec la résolution d’une héroïne, Mary avec la tranquillité d’un professeur de gymnastique, les autres avec plus ou moins d’adresse, mais toutes avec bonheur.

Nous voici enfin sur cet escalier si bien défendu. En un instant nous sommes au bas des degrés, et, avec plus de joie que de désappointement, nous nous trouvons dans un espace carré situé sous la galerie, une véritable impasse. Pas de porte, pas de fenêtre, pas de destination explicable à cette sorte de vestibule sans issue. Pourquoi donc un escalier pour descendre dans une impasse ? pourquoi une porte solide et cadenassée pour en fermer l’escalier ?

On divise en plusieurs bouts la petite bougie, et chacune examine de son côté. L’escalier est en bois. Il faut qu’une marche à secret, ouvre un passage, un escalier nouveau, ou une trappe cachée. Tandis que les unes explorent l’escalier et s’essaient à en disjoindre les vieux ais, les autres tâtent le mur, y cherchent un bouton, une fente, un anneau, un de ces mille en