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comme j’avais fait jusqu’alors par un besoin de logique et de poésie qui avait eu son charme secret, courant plus que jamais les chemins, les buissons et les pacages avec mes bruyans acolytes : mettant la maison sens dessus dessous par des jeux échevelés : prenant une habitude de gaîté folle, quelquefois forcée, quand ma douleur intérieure menaçait de se réveiller, enfin tournant tout de bon à l’enfant terrible, comme le disait ma bonne, qui commençait à avoir raison, et qui pourtant ne me battait plus, voyant à ma taille que je serais de force à le lui rendre, et à mon air que je n’étais plus d’humeur à le souffrir.

Voyant tout cela aussi, ma grand’mère me dit : « Ma fille, vous n’avez plus le sens commun. Vous aviez de l’esprit, et vous faites tout votre possible pour devenir ou pour paraître bête. Vous pourriez être agréable, et vous vous faites laide à plaisir. Votre teint est noirci, vos mains gercées, vos pieds vont se déformer dans les sabots. Votre cerveau se déforme et se dégingande comme votre personne. Tantôt vous répondez à peine et vous avez l’air d’un esprit fort qui dédaigne tout. Tantôt vous parlez à tort et à travers comme une pie qui babille pour babiller. Vous avez été une charmante petite fille, il ne faut pas devenir une jeune personne absurde. Vous n’avez point de tenue, point de grâce, point d’à-propos. Vous avez un bon