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qu’à elle, et que je ne saurais même désigner, mais que je reconnaîtrais si je les entendais de nouveau. C’était des idées simples et grandes, des formes classiques et calmes. Même dans les choses qui avaient été le plus de mode dans sa jeunesse, elle distinguait parfaitement le côté faible, et n’aimait pas ce que nous appelons aujourd’hui le rococo. Son goût était franc, sévère et grave.

Elle m’enseigna les principes, et si clairement, que cela ne me parut pas la mer à boire. Plus tard, quand j’eus des maîtres, je n’y compris plus rien, et je me dégoûtai de cette étude à laquelle je ne me crus pas propre. Mais depuis, j’ai bien senti que c’était la faute des maîtres plus que la mienne, et que si ma grand’mère s’en fût toujours mêlée exclusivement, j’aurais été musicienne, car j’étais bien organisée pour l’être, et je comprends le beau qui, dans cet art, m’impressionne et me transporte plus que dans tous les autres.

CHAPITRE DEUXIEME.