rien, tant j’étais occupée du son d’un flageolet qui joua tout le temps une foule d’airs qui me parurent admirables. Le son partait d’une des mansardes les plus élevées, et même d’assez loin, car ma mère, à qui je demandais ce que c’était, l’entendait à peine. Pour moi, dont l’ouïe était apparemment plus fine et plus sensible à cette époque, je ne perdais pas une seule modulation de ce petit instrument, si aigu de près, si doux à distance, et j’en étais charmée. Il me semblait l’entendre dans un rêve. Le ciel était pur et d’un bleu étincelant, et ces délicates mélodies semblaient planer sur les toits et se perdre dans le ciel même. Qui sait si ce n’était pas un artiste d’une inspiration supérieure, qui n’avait, en ce moment, d’autre auditeur attentif que moi ? Ce pouvait bien être aussi un marmiton qui étudiait l’air de la Monaco ou des Folies d’Espagne. Quoi qu’il en soit, j’éprouvai d’indicibles jouissances musicales, et j’étais véritablement en extase devant cette fenêtre où, pour la première fois, je comprenais vaguement l’harmonie des choses extérieures, mon ame étant également ravie par la musique et par la beauté du ciel.
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