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de moi aussi. Je ne vis que pour eux, pour toi et pour ma mère.

« Ici, le printemps et le lieu que nous occupons me rappellent le Fayel. Mais, hélas ! Boulogne est bien loin, et le triste château me laisse tout entier à mes regrets. En y arrivant, je l’ai trouvé absolument désert ; tout le monde était parti avec le prince pour Elbing, où s’est passée la fameuse revue de l’empereur. Le prince commandait et m’a fait courir de la belle manière. Adieu, chère femme.

On parle beaucoup de la paix : rien n’annonce la reprise des hostilités. À ! quand serai-je près de toi ! Je te presse mille fois dans mes bras avec tous nos enfans. Pense à ton mari, à ton amant.

« MAURICE. » « Que mon Aurore est gentille de penser à moi et de savoir déjà t’en parler ! » Au mois de juin de la même année, mon père accompagna Murat, qui, de son côté, accompagnait Napoléon à la fameuse conférence du radeau de Tilsit. De retour en France au mois de juillet, mon père ne tarda pas à repartir pour l’Italie avec Murat et l’empereur, qui allait là faire des rois et des princes nouveaux.

« Venise, 28 septembre 1807.

« Après avoir affronté tous les précipices de la Savoie et du Montcenis, j’ai été culbuté dans un