Page:Sand - Histoire de ma vie tomes 1a4 1855 Gerhard.djvu/417

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus d’une année après la naissance de cette enfant, je dis que ce serait inhumainement lui enlever son véritable père que de me faire passer pour l’être. Mme de Chalut se chargea de plaider cette cause devant Mme la dauphine et M. le dauphin céda. Ainsi Aurore fut élevée à leurs frais, au couvent des religieuses de Saint-Cloud, et Mme de Chalut[1], qui avait à Saint-Cloud sa maison de campagne, voulut bien se charger, pour l’amour de moi et à ma prière, des soins et des détails de cette éducation. »


Ce fragment ne pouvait mécontenter ma grand’mère, et Marmontel avait certainement droit à sa reconnaissance. Mais, dans un autre endroit, l’auteur des Incas raconte avec moins de réserve ses relations avec Mlle Verrière. Bien qu’il y parle avec estime et affection de la conduite, du caractère et du talent de cette jeune actrice, il entre dans des détails d’intimité qui nécessairement devaient faire souffrir sa fille. Celle-ci en écrivit donc à mon père pour l’engager à voir s’il ne serait pas possible de faire supprimer le passage dans les nouvelles éditions. L’oncle Beaumont fut consulté. Il était également intéressé à l’affaire,

  1. Cette Mme de Chalut, qui était Mlle Varanchon, femme de chambre favorite de la première et de la seconde dauphine, fut mariée par cette dernière, et son mari fut fait fermier-général. Elle a tenu mon père sur les fonts de baptême avec le marquis de Polignac.