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amis. Il s’est occupé de ma croix, et le rapport sera fait après le couronnement.

(À lire, tout bas :) « Mon Aurore se porte à merveille. Elle est belle par admiration, et je suis dans l’enchantement que tu m’en aies demandé des nouvelles.

« Ta lettre m’a comblé d’aise. Tu y es bien ma bonne mère ! et toutes les chimères d’orgueil dont je suis le témoin ne donneront jamais à ceux qui s’en nourrissent le quart du bonheur que je trouve dans les témoignages de ta tendresse. Conserve-moi bien ce bonheur-là ! Je regrette chaque jour nos soirées, et nos causeries, et nos joyeux dîners, et le grand salon, tout Nohant enfin, et je ne me console qu’en songeant à y retourner. Adieu, ma bonne chère mère, parle de moi à d’Andrezel et à l’ingénieur Deschartres. Tes commissions sont faites. » On voit, par cette lettre, que mon existence était acceptée par la bonne mère, et qu’elle ne pouvait se défendre de montrer l’intérêt qu’elle y prenait : et pourtant elle n’acceptait pas le mariage, et elle était occupée avec l’abbé d’Andrezel à chercher les preuves de nullité que son défaut de consentement pouvait y apporter. Le maire qui avait fait ce mariage avait été abusé par des témoignages hasardés. Averti par les réclamations de ma grand’mère, qui voulait avoir une copie régulière des actes, il ne se hâtait pas de