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resterait pas dans son exil. Me voilà donc encore ici pour quelques jours, et je te rendrai compte de la fête.

« Quant à ***, elle se donne avec moi des airs de protection passablement drôles, de la part d’une personne qui ne me sert pas du tout. Elle disait hier que si Dupont lui eût envoyé de bonnes notes sur mon compte, elle m’aurait fait faire mon chemin : mais que je voyais trop mauvaise compagnie. La compagnie que je vois vaut bien celle qui l’entoure. Vitrolles, en me racontant cela, riait aux éclats de cette impertinence, et la traitait sans façon de péronnelle. Va pour péronnelle ! Mais je ne lui en veux pas, tout le monde est de même. Le ton de cour est la maladie de ceux qui n’y auraient jamais mis le pied autrefois. » LETTRE V.

« Paris, 7 frimaire an XIII (novembre 1804).

« J’allais repartir pour le Fayel et perdre la cérémonie du couronnement, lorsque notre maréchal Ney m’apprend enfin qu’il vient d’expédier un courrier à Dupont pour le faire venir, et qu’on l’attend le lendemain. Je cours chercher ma malle, qui était déjà chargée, et que je n’arrache qu’avec peine des mains des conducteurs et après avoir épuisé toute mon éloquence. Je jette l’ancre et je cargue mes voiles. Dupont arrive en effet la veille du grand jour. Nous sommes très bons