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redemandé une autre. Est-ce à dire que je dois espérer ? Ah ! si le grand homme savait comme j’ai envie de l’envoyer paître, et de ne plus me ruiner sans gloire à son service ! Qu’il nous donne encore de la gloire s’il veut faire sa paix avec moi. Le malheur est que cela lui est parfaitement égal pour le moment.

« Du 28 ventose (mars 1803).

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« Je vois souvent mon ami Hékel. Comme il demeure fort loin, nous faisons chacun la moitié du chemin, nous nous joignons aux Tuileries, et là nous arpentons tout le jardin en babillant et en raisonnant à perte de vue. C’est vraiment l’homme le plus instruit et le plus éloquent que j’aie jamais rencontré, et il a des sentimens si nobles que je me sens toujours meilleur quand je le quitte que quand je l’aborde. Il sollicite en ce moment une place de proviseur dans un lycée ; je ferai présenter sa note à Bonaparte par Dupont.

Réussirai-je ? Je me ferais volontiers intriguant pour l’amour de ce digne homme ; mais l’esprit du gouvernement est de ne donner qu’à ceux qui ont déjà, et c’est assez l’histoire de tous les grands pouvoirs………. » « Le vendredi-saint.

« René a donné ces jours-ci un très beau déjeûner, où étaient Eugène Beauharnais, Adrien de Mun, mylord Stuart, Mme Louis Bonaparte,