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plus, pour la plupart, qu’ils recherchent aussi la faveur du maître. »

« Paris, le 14 pluviose.

« …. Ne me gronde pas, j’agis du mieux que je peux. Mais comment faire pour réussir quand on n’est pas né courtisan ! J’ai revu Caulaincourt hier. Il m’a fait déjeûner avec lui. Il m’a dit qu’il avait mis lui-même ma demande dans le portefeuille du premier consul, et même qu’il lui avait parlé de moi, mais que celui-ci lui avait répondu : Nous verrons cela. C’est peut-être bien un refus anticipé.

Que veux-tu que j’y fasse ? C’est Bonaparte lui-même qui m’a l’ait entrer dans l’état-major, et c’est Lacuée qui me l’a conseillé. À présent, Lacuée dit que cela ne vaut pas le diable, et Bonaparte ne nous permet pas d’en sortir. Ce sera une grande faveur si cela m’arrive, mais je ne suis pas homme à me mettre à plat-ventre pour obtenir une chose si simple et si juste. Je n’ose pourtant pas y renoncer, car tout mon désir est de me fixer à Paris, si la paix continue. Comme cela, nous nous arrangerions pour que tu vinsses y passer les hivers, et nous ne vivrions pas éternellement séparés, ce qui rend mon état aussi triste pour moi que pour toi-même. Je n’y mets ni insouciance ni lenteur, mais tu ne m’as pas élevé pour être un courtisan, ma bonne mère, et je ne sais pas assiéger la porte des protecteurs. Caulaincourt est excellent