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un plus rapide avancement. Moi, je le conçois bien. Il était amoureux, et, pendant plusieurs années, il n’eut pas d’autre ambition que celle d’être aimé ; ensuite, il n’était pas homme de cour, et on n’obtenait déjà plus rien sans se donner beaucoup de peine. Puis vinrent pour Bonaparte des préoccupations sérieuses. L’affaire de Pichegru, Moreau et Georges, celle du duc d’Enghien, et les événemens, expliquent le mouvement qui se fit dans son esprit, pour rapprocher de lui les noms du passé, puis pour les en éloigner, puis enfin pour les rapprocher encore et se réconcilier avec eux.

SUITE DE FRAGMENS DE LETTRES.

« Paris, 18 frimaire an XI (décembre 1802).

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« J’ai enfin vu Caulaincourt, et ce n’est pas sans peine ; mais, ma foi, j’ai été bien inspiré de compter sur l’oubli de nos petites rancunes. À peine m’eut-il reconnu, qu’il embrassa cordialement l’ancienne ordonnance du père Harville, et me demanda de tes nouvelles avec un vif intérêt ; et à peine lui eus-je dit que je désirais entrer dans la garde, qu’il ne me donna pas le temps de lui demander de m’y aider. Il s’y offrit, et s’en chargea avec un empressement fort aimable. Il m’a demandé mes états de services, et promis de son propre mouvement de les présenter et de les faire lire, demain, au premier consul, à Saint-Cloud. Il m’a surtout recommandé de mettre en