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fallu attendre ta réponse, et perdre ainsi le peu de jours que j’avais pour espérer un bon résultat. Maintenant tout est consommé, Lacuée ne m’a pas laissé la moindre espérance. En vertu des nouveaux arrêtés, je dois rester auprès de Dupont ; je me résigne, et la satisfaction que tu en ressens diminue d’autant ma contrariété……………….

« Adieu, ma bonne mère : crois que ton bonheur peut seul faire le mien, et qu’il entrera toujours comme cause première dans toutes mes actions comme dans toutes mes pensées. Je t’embrasse de toute mon ame.

« Mon Dieu, que l’idée de Miemié m’afflige ; je ne peux pas me persuader cela. Parle-lui de moi, je t’en prie[1].

« Et Auguste qui est nommé receveur de la ville de Paris ! Je lui en ai fait mon compliment. »


LETTRE III.

« De Sillery, chez M. de Valence (sans date).

« Tu l’as voulu, tu l’as exigé, tu m’as mis entre ton désespoir et le mien. J’ai obéi. V….. est à Paris. J’ai voulu, j’ai fait l’impossible. Mais, pour l’éloigner ainsi, il fallait bien veiller à son existence. Je me suis fait avancer soixante louis par le payeur de la division sur mes appointemens,

  1. Miemié, c’est-à-dire Mlle Roumier ; c’était cette vieille bonne qu’il aimait tant. À peine eut-elle reçu son gage arriéré qu’elle voulut aller vivre dans sa famille. Malgré des regrets réciproques, elle effectua cette resolution.