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ame en était oppressée, mon sommeil troublé ; enfin, tu viens de me rendre à la vie !

« Et cet original de Deschartres qui me mande, il y a deux jours, que tu ne m’écriras peut-être pas de longtemps, à cause des chagrins que je te donne ! Je lui ai trop prouvé qu’il avait tort. Il s’en venge en me faisant souffrir, en me prenant par l’endroit le plus sensible.

Avec tant de bonnes qualités, c’est cependant un ours qui vous griffe quand il ne peut vous assommer. Il m’a écrit des volumes tout le mois dernier pour me prouver, avec sa politesse accoutumée que j’étais un homme déshonoré, couvert de boue. Rien que ça ! Belle conclusion, et digne des exordes dont il me régalait : mais je les lui passe de bien bon cœur à cause du motif qui allume son courroux et son zèle. Je n’ai pas encore répondu à sa dernière lettre, mais je me réserve cette petite satisfaction, tout en lui envoyant un bel et bon fusil à deux coups, pour qu’il te fasse manger des perdrix s’il n’est pas trop maladroit.

Non, ma bonne mère je n’ai jamais voulu séparer mon existence de la tienne, et si je suis devenu ivrogne et mauvaise compagnie comme tu m’en accuses, dans les camps et bivouacs, ce que je ne crois pas, sois sûre que, du moins, dans cette vie agitée, je n’ai rien perdu de mon amour pour toi. Si j’ai fait, sans te consulter, la démarche d’écrire à Lacuée pour tâcher de rentrer dans mon régiment, c’est que le temps pressait, qu’il m’eût