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pays de Luxembourg. Ainsi nous voilà en pleine activité. Bonaparte a ajouté qu’aussitôt qu’il verrait quelque emploi plus avantageux, il lui en fît la demande.

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« L’arrivée de ma jument m’a fait grand plaisir. Le bois de Boulogne est charmant : il est nouvellement percé, et il y a tous les jours une telle quantité de calèches et de voitures de toute espèce, que la garde est obligée d’y faire la police comme à Longchamps. C’est inconcevable de voir cela, quand nous sommes à peine sortis d’une révolution où toute richesse semblait anéantie. Eh bien ! il y a cent fois plus de luxe que sous l’ancien régime. Quand je me rappelle la solitude du bois de Boulogne en 94, lors de mon exil à Passy, je crois rêver de m’y trouver aujourd’hui comme porté par la foule. C’est une foule d’Anglais, d’ambassadeurs étrangers, de Russes, etc., étalant une magnificence que le monde de Paris veut éclipser à son tour. Longchamps sera splendide.

….. On tire en ce moment le canon pour la signature de la paix. Les mères et les femmes se réjouissent ; nous autres, nous faisons un peu la grimace. »

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« Paris, le 23 germinal (avril).

« Paris commence à m’ennuyer passablement. C’est toujours la même chose : des grands airs,