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une grande reconnaissance pour notre libéralité. Ce dernier point est aussi un plaisir de prince, et c’est le plus doux, à coup sûr.

« Le secrétaire d’Etat nous décocha la gracieuseté de nous envoyer le plus savant antiquaire de Rome pour nous montrer toutes les merveilles. J’en ai tant vu que j’en suis hébété. Tous les originaux de nos beaux ouvrages et puis toutes les vieilles masures devant lesquelles il est de bon ton de se pâmer d’aise ; j’avoue qu’elles m’ont fort ennuyé, et qu’en dépit de l’enthousiasme des vieux Romains, je préfère Saint-Pierre-de-Rome à tous ces amas de vieilles briques.

J’ai pourtant vu avec intérêt la grotte de la nymphe Egérie et les débris du pont sur lequel se battit Horatius Coclès, brave officier de hussards dans son temps.

« Enfin, la nouvelle de la reprise des hostilités vint mettre un terme à nos grandeurs. Nous écrivîmes à M. de Damas que le désir de rejoindre nos drapeaux ne nous permettait pas d’attendre plus longtemps la réponse du roi de Naples, et nous partîmes accompagnés de nos surveillans, les deux officiers napolitains, qui ne nous quittèrent qu’à nos avant-postes. M. de Damas, en nous faisant les adieux les plus aimables, nous avait remercié de la manière dont nous nous étions comportés.

« Nous venons d’arriver à Bologne après trois jours et trois nuits de marche, et pendant qu’on