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CHAPITRE ONZIÈME.

Suite des lettres. — La conduite. — Thionville. — L’arrivée au dépôt. — Bienveillance des officiers. — Le fourrier professeur de belles manières. — Le premier grade. — Un pieux mensonge.


LETTRE XXXIX.

« Lenchstrat, 2 messidor, an VII (juin 99).

« Je suis parti de Cologne, ainsi que je te l’avais annoncé, ma bonne mère, escorté de voitures et de chevaux portant une bruyante et folâtre jeunesse. Le cortége était précédé de Maulnoir et de Leroy, aides-de-camp du général, et j’étais entre eux deux, giberne et carabine au dos, monté sur mon hongrois équipé à la hussarde. À notre passage, les postes se mettaient sous les armes, et quiconque voyait ces plumets au vent et ces calèches en route ne se doutait guère qu’il s’agissait de faire la conduite à un simple soldat.

« Au lieu de nous rendre à Bonn, comme nous l’avions projeté, nous quittâmes la route et nous dirigeâmes vers Brull, château magnifique, ancienne résidence ordinaire de l’Électeur. Ce lieu était bien plus propre à la célébration