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LETTRE X.

« 23 vendémiaire an VII (octobre 98).

« Ah ! ma pauvre bonne mère, que tu es bonne de m’envoyer des diamans, n’ayant pas de quoi m’équiper ; tu fais comme les dames romaines, tu sacrifies tes bijoux aux besoins de la patrie. Je vais les faire estimer et les vendre le mieux possible. » LETTRE XI.

« 25 vendémiaire an VII (octobre 98).

« J’ai dîné hier avec M. de Latour-d’Auvergne, chez M. de Bouillon. Ah !

ma mère, quel homme que M. de Latour ! si tu pouvais causer une heure avec lui, tu n’aurais plus tant de chagrin de me voir soldat. Mais je vois que ce n’est pas le moment de te prouver que j’ai raison. Ton chagrin m’empêche d’avoir raison contre toi : je lui ai remis ta lettre. Il l’a trouvée charmante, admirable, et il en a été attendri.

C’est qu’il est aussi bon que brave. Permets-moi de t’avouer que, s’il n’y avait eu que de pareils hommes dans la Révolution, je serais encore plus révolutionnaire que je ne le suis… c’est-à-dire que je le serais sans ta prison et tes douleurs.

« J’ai été de là aux Italiens voir Montenerro. C’est détestable.

« Toutes les élégantes de Paris étaient là. Mme Tallien, Mlle Lange et mille autres, tant