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sacrifice sérieux, ne représentait point pour elle, comme pour tant d’autres, un fonds placé sur les faveurs et les récompenses de l’avenir. Dès cette époque, au contraire, elle regardait la cause des princes comme perdue ; elle n’avait de sympathie, d’estime, ni pour le caractère fourbe de Monsieur (Louis XVIII), ni pour la vie honteuse et débauchée du futur Charles X. Elle me parla de cette triste famille au moment de la chute de Napoléon, et je me rappelle parfaitement ce qu’elle m’en dit. Mais n’anticipons pas sur les événemens. Je dirai seulement que jamais la pensée ne lui vint de profiter de la Restauration pour réclamer son argent aux Bourbons et pour se faire indemniser d’un service qui avait failli la conduire à la guillotine.

Soit que ces papiers fussent cachés dans une cavité particulière qu’on n’avait pas sondée, soit que, mêlés à ceux de M. de Villiers, ils eussent échappé à un premier examen des commissaires, Deschartres était certain qu’il n’en avait point été fait mention dans le procès-verbal, et il s’agissait de les soustraire au nouvel examen qui devait avoir lieu à la levée des scellés.

C’était risquer sa liberté et sa vie. Deschartres n’hésita pas.

Mais pour bien faire comprendre la gravité de cette résolution dans de pareilles circonstances, il est bon de citer le procès-verbal de la découverte des objets suspects. C’est un détail qui a