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il leur plaisait de faire intervenir la Divinité. Des politiques m’ont décrétée aussi d’athéisme à l’endroit de leurs dogmes étroits ou variables. Il n’y a pas de principes, selon les intolérans et les hypocrites de toutes les croyances, là où il n’y a pas d’aveuglement ou de poltronnerie. Qu’importe ?

Je n’écris pas pour me défendre de ceux qui ont un parti pris contre moi. J’écris pour ceux dont la sympathie naturelle, fondée sur une conformité d’instincts, m’ouvre le cœur et m’assure la confiance. C’est à ceux-là seulement que je peux faire quelque bien. Le mal que les autres peuvent me faire, à moi, je ne m’en suis jamais beaucoup aperçue.

Il n’est pas indispensable, d’ailleurs, au salut de l’humanité que j’aie trouvé ou perdu la vérité. D’autres la retrouveront, quelque égarée qu’elle soit dans le monde et dans le siècle. Tout ce que je peux et dois faire, moi, c’est de confesser ma foi simplement, dût-elle paraître insuffisante aux uns, excessive aux autres.

Entrer dans la discussion des formes religieuses est une question de culte extérieur dont cet ouvrage-ci n’est pas le cadre. Je n’ai donc pas à dire pourquoi et comment je m’en détachai jour par jour, comment j’essayai de les admettre encore pour satisfaire ma logique naturelle, et comment je les abandonnai franchement et définitivement, le jour où je crus reconnaître que la