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Hélas ! la mort ou l’absence ont dénoué la plupart de ces relations, sans refroidir mes souvenirs et mes sympathies. Parmi celles que j’ai pu ne pas perdre de vue, j’aime à nommer le capitaine d’Arpentigny, un des esprits les plus frais, les plus originaux et les plus étendus qui existent, et madame Hortense Allart, écrivain d’un sentiment très-élevé et d’une forme très-poétique, femme savante toute jolie et toute rose, disait Delatouche ; esprit courageux, indépendant ; femme brillante et sérieuse, vivant à l’ombre avec autant de recueillement et de sérénité qu’elle saurait porter de grâce et d’éclat dans le monde ; mère tendre et forte, entrailles de femme, fermeté d’homme.

Je voyais aussi cette tête exaltée et généreuse, cette femme qui avait les illusions d’une enfant et le caractère d’un héros, cette folle, cette martyre ; cette sainte, Pauline Roland.

J’ai nommé Mickiewicz, génie égal à celui de Byron, âme conduite aux vertiges de l’extase par l’enthousiasme de la patrie et la sainteté des mœurs. J’ai nommé Lablache, le plus grand acteur comique et le plus parfait chanteur de notre époque : dans la vie privée, c’est un adorable esprit et un père de famille respectable. J’ai nommé Soliva, compositeur lyrique d’un vrai