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de notre époque, uni à un noble cœur, Pauline Garcia, fille d’un artiste de génie, sœur de la Malibran, et mariée à mon ami Louis Viardot, savant modeste, homme de goût et surtout homme de bien !

Parmi ceux que j’ai vus avec autant d’estime et moins d’intimité, je citerai Mickiewicz, Lablache, Alkan aîné, Soliva, E. Quinet, le général Pepe, etc. ! et, sans faire de catégories de talent ou de célébrité, j’aime à me rappeler l’amitié fidèle de Bocage, le grand artiste, et la touchante amitié d’Agricol Perdiguier, le noble artisan ; celle de Ferdinand François, âme stoïque et pure, et celle de Gilland, écrivain prolétaire d’un grand talent et d’une grande foi ; celle d’Étienne Arago, si vraie et si charmante, et celle d’Anselme Pététin, si mélancolique et si sincère ; celle de M. de Bonnechose, le meilleur des hommes et le plus aimable, l’inappréciable ami de madame Marliani ; et celle de M. de Rancogne, charmant poëte inédit, sensible et gai vieillard qui avait toujours des roses dans l’esprit et jamais d’épines dans le cœur ; celle de Mendizabal, le père enjoué et affectueux de toute notre chère jeunesse, et celle de Dessaüer, artiste éminent, caractère pur et digne[1] ; enfin celle d’Hetzel, qui pour arriver sur le tard de ma vie, ne m’en fut pas moins précieuse, et celle du docteur Varennes, une des plus anciennes et des plus regrettées.

  1. Henri Heine m’a prêté contre lui des sentiments inouïs. Le génie a ses rêves de malade.