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n’en était que plus tendue et plus nerveuse, et, quand elle était surprise par la colère, on pouvait s’émerveiller de voir ce corps brisé retrouver une vigueur fébrile, et d’entendre cette voix languissante et cette parole doucereuse prendre un accent très âpre et trouver des expressions très énergiques.

Elle était, je crois, tout à fait impropre à gouverner ses affaires, et quand elle se vit à la tête de sa maison et de sa fortune, il se fit en elle une crise d’effroi et d’inquiétude égoïste qui la conduisit spontanément à l’avarice, à l’ingratitude et à une sorte de fausseté. Ennuyée de sa froide oisiveté, elle attira tour à tour auprès d’elle des amis, des parens, ceux de son mari et les siens. Elle exploita leurs dévouemens successifs, ne put vivre avec aucun d’eux et s’amusa à les tromper tous en morcelant sa fortune entre plusieurs héritiers qu’elle connaissait à peine, et en frustrant d’une récompense méritée jusqu’à de vieux serviteurs qui lui avaient consacré trente ans de soins et de fidélité.

Elle était riche par elle-même, et n’ayant pas d’enfans, même adoptifs, il semble qu’elle eût dû abandonner à son beau-fils au moins une partie de l’héritage paternel. Il n’en fut rien. Elle s’était assuré de longue main, par testament, la jouissance de cette petite fortune, et même elle avait tenté d’en saisir la possession par la rédaction d’une clause qui se trouva, heureusement