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CHAPITRE QUATRIÈME.

Irrésolution.


Je ne savais trop que devenir. Retourner à Paris m’était odieux, rester loin de mes enfans m’était devenu impossible. Depuis que j’avais renoncé au projet de les quitter pour un grand voyage, chose étrange, je n’aurais plus voulu les quitter d’un jour. Mes entrailles, engourdies par le chagrin, s’étaient réveillées en même temps que mon esprit s’était ouvert aux idées sociales. Je sentais revenir ma santé morale et j’avais la perception des vrais besoins de mon cœur.

Mais à Paris je ne pouvais plus travailler, j’étais malade. Les ouvriers avaient repris possession du rez-de-chaussée, les importuns et les curieux venaient disputer mes heures à mes amis et à mes devoirs. La politique, tendue de nouveau par l’attentat Fieschi, devenait une source amère pour la réflexion. On exploitait l’assassinat, on arrêtait Armand Carrel, un des hommes les plus purs de notre temps : on marchait à