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fait comment on provoquait les républicains, même dans les circonstances légères, et je me fis une idée du système adopté dans les prisons pour exciter ces colères et ces révoltes que le pouvoir semblait avide de faire naître afin d’avoir le plaisir de les châtier.

Dès qu’Éverard fut guéri, je partis pour Nohant avec ma fille. Je ne sais plus pour quel motif, la peine prononcée contre Éverard ne devait plus être subie qu’au mois de novembre suivant. Ce fut peut-être dans l’intérêt de ses cliens que ce délai lui fut accordé.

Cette fois, mon séjour chez moi fut désagréable et même difficile. Il fallut m’armer de beaucoup de volonté pour ne pas aigrir la situation. Ma présence était positivement gênante. Mes amis souffrirent d’avoir à le constater, et ceux-mêmes qui contribuaient à me gâter mon intérieur, mon frère et une autre, sentirent que la position n’était pas tenable pour moi. Ils songèrent donc à conseiller quelque arrangement.

Je recevais trois mille francs de pension pour ma fille et pour moi. C’était fort court, mon travail étant encore peu lucratif et soumis d’ailleurs aux éventualités humaines, ne fût-ce qu’à l’état de ma santé. Pourtant c’était possible à la condition que, passant chez moi six mois sur douze, je mettrais de côté quinze cents francs par an pour payer l’éducation de l’enfant. Si l’on me fermait ma porte, ma vie devenait précaire, et la