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CHAPITRE TROISIÈME.

Lettre incriminée au procès monstre. — Ma rédaction rejetée. — Défection du barreau républicain. — Trélat. — Discours d’Éverard. — Sa condamnation. — Retour à Nohant. — Projets d’établissement. — La maison déserte à Paris. — Charles d’Aragon. — Affaire Fieschi. — Les opinions politiques de Maurice. — M. Lamennais. — M. Pierre Leroux. — Le mal du pays me prend. — La maison déserte à Bourges. — Contradictions d’Éverard. — Je reviens à Paris.


Cependant il s’agissait surtout de soutenir le courage de certains accusés, en petit nombre, heureusement, qui menaçaient de faiblir. J’étais bien d’accord avec Éverard sur ce point, que, quel que fût le résultat d’une division dans les motifs et les idées des défenseurs, il fallait que la crainte et la lassitude ne parussent pas, même chez quelques accusés. Il me fit rédiger la lettre, la fameuse lettre qui devait donner au procès monstre une nouvelle extension. C’était son but, à lui de rendre inextricable le système d’accusation. L’idée souriait par momens à Armand Carrel ; en d’autres, elle alarmait sa prudence. Mais Éverard la poussa rapidement, et lui, que l’on pouvait supposer parfois si méfiant du lendemain,